Toujours plus plébiscité, l’allaitement suscite encore bon nombre de questions, auxquelles on ne trouve pas toujours réponse, tant le manque d’information et de formation sur le sujet est important.
D’une part, la mise au sein exclusive des nouveaux nés jusqu’à 6 mois est fortement recommandée par L’OMS, qui préconise un allaitement mixte ensuite jusqu’aux 2 ans et plus de l’enfant ; d’autre part, des lois du travail en vigueur et une promotion quasi inexistante de l’allaitement maternel, qui ne vont pas vraiment dans ce sens. Mais, comme Gallia le rappelle dans ses spots publicitaires, « après votre lait, probablement le meilleur lait… » Une phrase qui interroge. Voyons pourquoi…
Dans cet article, je vous propose de découvrir, les bienfaits de l’allaitement pour l’enfant comme pour sa mère.
Focus sur la composition du lait maternel
Les trois premiers jours, la jeune maman sécrète du colostrum, un lait épais, jaune or, libéré en faible quantité, environ 50 ml par jour, mais parfaitement adapté aux besoins du nouveau-né. Sa composition unique, aux vertus nutritives hautement qualitatives, contraint même les lobbys de l’agro-alimentaire à reconnaître qu’il n y a pas d’égal au lait maternel, c’est dire….
En effet, composé d’une faible quantité d’eau, le colostrum est très riche en oligosaccharides (12 gr/L) et en sucres rares ; de récentes études scientifiques révèlent même la présence de plus de 130 types de sucres rares, fait exceptionnel chez les mammifères. On retrouve également des acides gras essentiels indispensables entre autre, au développement du cerveau de l’enfant, mais aussi des vitamines, minéraux et oligo-éléments en faible quantité, respectant parfaitement la fragilité organique du nouveau-né ; en particulier ses reins, dont la capacité d’élimination est faible les premiers temps. Ces nutriments essentiels contribuent à la construction du squelette et des tissus conjonctifs du nourrisson et sont aussi des cofacteurs, agissant en synergie avec d’autres éléments nutritifs, pour un fonctionnement organique global et optimum. Ce lait est également très concentré en protéines, constituants indispensables des tissus organiques, tels que les muscles par exemple. La présence d’immunoglobulines, ces anticorps protecteurs, explique pourquoi, l’enfant mis au sein dans les minutes ou les heures qui suivent l’accouchement, est immunisé. En effet, le colostrum, grâce à ses propriétés anti-bactériennes, anti-virales et anti-oxydantes préserve l’enfant des agressions extérieures auxquelles il va être soumis et réduit les risques de maladies infectieuses et bactériennes, comme c’est le cas encore dans de nombreux pays où l’allaitement est peu à peu délaissé et ou la qualité de l’eau n’est pas idéale pour la préparation des biberons. Selon une publication scientifique de 2016 parue dans « The Lancet », la mise au sein des tous petits dès la naissance et pour 6 mois pourrait sauver plus de 823 000 vies chaque année. A méditer…
De plus, la flore intestinale du nouveau né est quasi inexistante et les probiotiques type Lactobacillus et Bifidobacterium, naturellement présents dans ce lait, participent entre autre, au développement du microbiote intestinal du nourrisson. Enfin, tous ces composés uniques sont également considérés comme des prébiotiques, stimulant ainsi les cellules organiques vivantes et favorisant le bon encensement de la future flore protectrice au niveau des muqueuses intestinales, en vue d’une protection optimale contre les infections microbiennes, dont l’enfant pourrait faire l’objet. Ainsi, tous ces apports nutritionnels spécifiques à notre espèce, d’une qualité sans égale, font office de barrière immunitaire, en attendant que le nourrisson élabore son propre système de défense. Entre le troisième et le cinquième jour, le colostrum est progressivement remplacé par le lait maternel. C’est la montée de lait.
Comme le lait des premiers jours, le lait mature se compose de tous les nutriments essentiels nécessaires au bon développement de l’enfant ; mais contrairement au colostrum qui est pauvre en liquide, l’eau en est ici le composant majoritaire (87%). On y trouve ensuite des glucides, des lipides, des protides, des sels minéraux, des vitamines, des oligo-éléments et des facteurs de croissance. Il faut savoir que la composition du lait évolue constamment, s’adaptant toujours mieux aux besoins de l’enfant, selon son âge, le rythme et le volume des tétées, mais aussi, selon le moment de la journée, l’état de santé de la maman et son alimentation.
Les bienfaits de l’allaitement pour l’enfant
D’un point de vue physiologique, cet élixir de vie ne semble présenter que des avantages pour le nourrisson. En plus d’être idéalement adapté à ses besoins nutritionnels, ses apports remarquables de par leur qualité et leurs caractères uniques, respectent parfaitement ses organes fragiles et immatures. Sa teneur en sucres rares et autres nutriments spécifiques au lait humain, fonctionnant en synergie, lui confère des vertus exceptionnelles. Un produit vivant, d’une grande complexité, de par les nombreux effets biologiques croisés de ce système incroyable, les multiples éléments d’origine maternelle qui le composent et les transmissions d’informations constantes qui s’effectuent entre la mère et son bébé.
Dès les premiers instants de vie, l’allaitement maternel prévient le nouveau-né du refroidissement ; en effet, la composition énergétique du lait maternel et la proximité qu’induit cette pratique, limitent la perte de chaleur et les conséquences qui s’en suivent. Comme nous venons de le voir, l’enfant mis au sein bénéficie de suite d’une protection efficace contre les agents infectieux qui chercheraient à l’envahir, lui permettant de mieux réagir en cas d’agressions.
L’allaitement préviendrait également l’eczéma, l’asthme, les infections ORL, diarrhées infectieuses, le diabète et l’obésité,. Il diminuerait les chances de leucémies, de méningite, d’allergies, de caries et abaisserait les risques cardio-vasculaires.
Très désaltérant, ce lait est aussi très rassasiant de part les nombreux éléments nutritifs essentiels qu’il contient, en particulier les acides gras de fin de tétée.
De nombreuses femmes allaitantes craignent de ne pas pouvoir offrir un lait suffisamment nourrissant à leur enfant; malgré ces idées reçues, elles seront rassurées de savoir que tous les laits sont nourrissants ; en effet, la nature a tout prévu. Ainsi, quelque soit l’état nutritionnel de la maman et son comportement alimentaire, le nourrisson est assuré de recevoir le meilleur. Bien que la composition du lait maternel puisse légèrement varier d’une femme à l’autre, suivant divers paramètres, l’organisme s’arrange toujours pour proposer un lait d’une qualité irréprochable. Par exemple, la teneur en graisses varie d’une tétée à l’autre, en fonction du volume consommé et augmente lorsque la capacité de stockage de la glande mammaire est
faible. Cela garantit au bébé une ration énergétique suffisante, quelque soit la quantité de lait stockée dans les seins de sa mère.
Un lait nutritif, mais surtout parfaitement digeste. En effet, contrairement à ceux du lait de vache, tous les composés du lait maternel sont intégralement assimilables contribuant ainsi au bon développement du nouveau-né.
Le fait que le lait stagne dans la poitrine, même plusieurs heures, n’altère en rien sa fraîcheur, ni sa qualité exceptionnelle. L’enfant peut donc bénéficier d’un lait riche en vitamines, minéraux et oligoéléments intacts et disponibles, et ce, à tout moment de la journée ; notons que sa température est constante et idéale, soit 37°C environ, l’épargnant ainsi de toute brûlure.
D’autre part, le lait humain contribue au bon développement cérébral des tous petits,
stimulant entre autre, chacune de leurs fonctions cognitives, grâce à sa richesse en acides gras
essentiels, aux facteurs de croissance qui s’y trouvent et tous les autres nutriments prévus à cet
effet. Il favorise également l’endormissement du bébé en fin de tétée, puisqu’il contient une hormone, la cholécystokinine, qui lui procure un sommeil de qualité.
Les avantages pour le bébé ne s’arrêtent pas là bien sûr !
En effet, la succion induite par la mise au sein assouvit ce besoin fondamental, tout en renforçant la musculature de la mâchoire, préparant ainsi l’enfant à la phase de diversification ; ce qui n’est pas le cas des tétines en silicone.
Si l’allaitement prépare l’enfant à une alimentation solide, il lui permet aussi de découvrir de
nouvelles saveurs à chaque tétée ; effectivement, suivant l’alimentation maternelle, le lait de
la femme change de goût et parfois même de couleur ; le curcuma teinte le lait d’une couleur
jaune par exemple. Ce procédé unique contribue donc à l’éveil au goût du nourrisson, lui
permettant ainsi de passer plus facilement à une alimentation variée.
Sur le plan psychique, l’allaitement maternel est sécurisant pour l’enfant ; il contribue par ailleurs au développement de ses cinq sens et à son éveil, en entrant facilement en contact avec sa mère.
Ces échanges qui s’instaurent progressivement entre la mère et son enfant durant la tétée et
grâce à l’utilisation de leurs sens respectifs, créent des liens, qui se renforcent jusqu’à devenir
d’une intensité unique. Cette relation mère/enfant exceptionnelle, engendre à son tour, le lien
d’attachement à la mère, répondant ainsi à son besoin vital de s’attacher et lui procurant ce sentiment sécurisant d’être aimé.
En conclusion, nous pouvons dire que cette pratique est aussi un acte d’amour, où chacun donne et reçoit, créant ainsi l’harmonie entre deux êtres qui se dévoilent. L’enfant ressent cet amour profond qui lui ai porté, et sait inconsciemment que sa mère lui offre le meilleur d’elle même.
De par sa réponse adaptée aux besoins physiologiques, mais aussi affectifs du nourrisson,
l’allaitement maternel favorise le bien être psycho-émotionnel de l’enfant et son
épanouissement, en le maintenant dans un état de santé physique et mental optimum.