Tout d’abord, revenons sur ce qu’est le véganisme
Terme inventé en 1944 par D. Watson, le véganisme est un régime alimentaire, qui diffère du végétarisme, de par le fait qu’il exclue totalement tous produits animaux, que ce soit dans l’alimentation ou dans les différents produits de consommation du quotidien ( vêtements, chaussures, maquillage…). Motivé par la cause animale, le refus de leur exploitation et de leur souffrance, chaque végan a à cœur d’œuvrer pour la protection du règne animal et de ses droits.
Si le véganisme a aujourd’hui le vent en poupe, ce que l’on peut comprendre au vue des nombreuses dérives liées à l’élevage et l’abattage des animaux, ce régime n’a plus rien avoir avec celui des années 50, où l’on consommait essentiellement des végétaux. La donne a changé !
En effet, l’industrie surf depuis peu sur cette nouvelle vague, et il est légitime de s’interroger sur les effets santé de cette pratique comme de ces produits. Steaks végétaux, burger végé, faux fromage ou pâte à tartiner, que valent vraiment ces nouveaux produits, parfaitement conformes aux standards de l’industrie et le véganisme même bien pratiqué est-il sans risque pour la santé ?
Les bases d’une alimentation saine et adaptée
– Des légumes à chaque repas, variés et de saison, bio si possible
– Des protéines animales ou végétales, mais il faut savoir que pour former une protéine végétale de qualité, il faut toujours associer légumineuses et céréales, ce qui est souvent oublié. De plus, les protéines animales sont généralement mieux assimilées que les protéines végétales.
– Des féculents en petite quantité, mais en suffisance pour potentialiser l’assimilation des protéines et pour la satiété ; ils seront de qualité : céréales complètes ou semi-complètes, en fonction du profil digestif de chacun, amidons peu transformés et refroidis avant utilisation quand cela est possible ( pommes de terre vapeur, plutôt que frites, même si une bonne part de frites de temps à autre ne fait pas de mal ! )
– Des laitages de qualité, plutôt entier quand cela est bien toléré et suivant les profils
– Desserts et sucres ajoutés ne devraient pas faire partis des repas dans l’idéal, mais on ne peut les exclure. Selon l’OMS, 50 gr maximum de sucre ajouté par jour, soit 8 carrés de sucre par jour, et dans l’idéal 25 gr par jour, soit 6 carrés de sucre par jour. Donc, des petits plaisirs plutôt maison, peu sucrés, ou sucrés naturellement avec des fruits par exemple, peuvent faire partis d’une alimentation équilibrée, si les apports restent fonction de l’activité physique, du métabolisme de base de chacun….
Les risques santé du véganisme
Tout d’abord, notons que les risques santé sont fonction du type de régime Végan entrepris. En effet, comme pour tout mode d’alimentation, il existe des variantes, plus ou moins qualitatives. Plutôt végétalienne, bio, de saison ou plutôt industrielle ?
Quelque soit le type de véganisme choisi, le risque de carences en Vit B9,B12, et Fer est bien réel. En effet, sans apport de produits animaux, un déficit en B12 est constaté, or cette vitamine est nécessaire à la synthèse de Fer. Une carence en Calcium est également possible, si l’alimentation n’est pas parfaitement adaptée. De plus, si l’individu suivant ce régime s’alimente mal et qu’il s’expose trop peu au soleil, le déficit en Vit D va aggraver la carence en calcium, qui peut être importante. Il faut savoir que 80% de la population est carencée en vit D, pas besoin d’être Végan pour ça. Pour rappel, la vitamine D potentialise l’assimilation du calcium et du phosphore par l’intestin et fixe le calcium osseux.
Ainsi, le régime Végan induit la prise de compléments en B9, B12 au long court, et requiert logiquement un suivi médical, afin de s’assurer que d’autres carences ne sont pas présentes.
La composition des produits industriels Végan est-elle adaptée ?
Souvent gras, trop salés, trop sucrés, les produits Végan, même Bio, ne sont pas toujours un gage de qualité.
En effet, comme dans tous produits industriels, de nombreux additifs et conservateurs sont présents. Des lécithines reconnues par l’OMS de favoriser l’inflammation intestinale sont souvent incorporées pour leur capacité à émulsifier et tout un tas d’autres substances plus ou moins recommandables pour la santé peuvent s’y cacher.
Les produits industriels Végan sont souvent des mixtures de piètre qualité, y compris en Bio, où se côtoient graisses saturées, amidons modifiés, ajout de gluten, sucres disséminés sous forme de nom laissant planner le doute : dextrose, maltodextrine, sirop invertie, sirop de riz, sorbitol, maltitol..
Vous me direz, finalement, quelles différences avec les produits industriels habtituels ?
Aucune, si ce n’est que la personne qui opte pour un régime Végan aujourd’hui, se tourne de plus en plus vers des produits ultra-transformés, ne sachant pas reproduire elle-même les fameux steaks végétaux, le fromage….qui habituellement ne sont pas des produits ultra transformés et sont en règle générale de bonne qualité.
Donc, si habituellement, c’est essentiellement le pain et la sauce du hamburger qui pose pb, là c’est la totalité du hamburger qui est ultra-transformé.
Sans compter, que nombreux sont ceux à se tourner vers le soja en tant qu’alternative, ou à en consommer via ces produits industriels ; or, ce soja est souvent OGM, sa production contribue à la déforestation, et sa consommation excessive n’est pas sans risque pour la santé, à cause des phyto-œstrogènes qu’il contient.
Ainsi, nous pouvons conclure sur cette partie, que nombreux sont les produits industriels à ne pas répondre aux besoins des personnes Végan et qu’en plus de ne pas répondre à leurs besoins, le risque santé est majeur, car on sait tous aujourd’hui, que les produits ultra-transformés sont nocifs pour la santé.
Quelques conseils
Si le choix d’être Végan est parfaitement respectable, pour préserver sa santé, il convient tout de même de faire les bons choix.
Une alimentation de qualité, équilibrée, des modes de cuisson respectueux des produits et de leur qualité nutritive, des produits peu ou pas transformés, une complémentation vitaminique globale (on évite de prendre une vitamine du groupe B seule, car elles agissent les unes et les autres en synergie),un check up médical régulier pour vérifier les carences, sont la clé d’un régime végan sécurite.
Ne pas hésiter aussi, à se faire accompagner par une nutritionniste, un naturopathe qualifié, ou une diététicienne.
Conclusion
Si les produits industriels sont délétères pour tout le monde, c’est leur addition chez le Végan qui pose problème, car les produits initialement bruts ou peu modifiés, sont ici transformés, via l’adjonction de substances ultra-transformées, qui impactent négativement la santé : augmentation de la glycémie et risque de diabète, d’obésité, inflammation chronique de la barrière intestinale (c’est dommage quand on sait que toute maladie commence dans l’intestin), risque cardio-vasculaire augmenté, allergies….
D’autre part, l’industrie pollue et y avoir recours parce que l’on veut manger comme avant, mais différemment, est un problème, écologique cette fois !
Refuser des chaussures en cuir pour les troquer contre du plastique qui terminera dans nos océans, est-ce une si bonne idée ?
Et si la clé était la partage, le respect, la modération en tout chose ? Et si au lieu de mettre en danger pour certains leur santé, nous décidions de faire un effort, tous à notre niveau.
Et si le changement commençait par moi ? Si tout le monde s’y mettait, les océans ne seraient pas en danger, et ceux qui ont opté pr le véganisme ne seraient pas obligés de compenser pour d’autres.